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La révolution
en terrain favorable

La Guerre de Vendée,
un baril de poudre

La Révolution bénéficie à ses débuts d’un accueil favorable dans l’ensemble de la future Vendée militaire. Le terreau est plus propice dans la plaine et dans les villes, à commencer par Nantes,
la grande métropole portuaire (quatrième ville du royaume avec ses 90 000 habitants, presque autant que Lyon et Bordeaux), Angers, capitale de l’Anjou, et Fontenay-le-Comte, capitale du bas Poitou.

1789 n'est pas mal accuueilli

a vendée au début de la revolution
Dans les départements de l'Ouest. 1789 n'a été ni mieux ni plus mal accueilli qu'ailleurs. Les cahiers des doléances rédigés en vue des états généraux ont été assez semblables pour la future Vendée militaire à ceux des autres départements.
Les curés du Poitou furent parmi les premiers ecclésiastiques qui abandonnèrent les rangs du Clergé pour se joindre au Tiers et adhérer à l'Assemblée nationale. A Angers, dans un mandatement en date du 22 août 1789. l'évêque n'avait pas hésité à célébrer « les augustes représentants de la Nation », et dans l'Ouest, comme ailleurs. les biens du Clergé se vendirent sans incidents. Il y eut même quelques prêtres parmi les acquéreurs. Les habitants du Pin-en-Mauges le village de Cathelineau, parlent de leur nouveau seigneur, les états généraux.
Ce préjugé favorable n'est pas limité aux paysans mais est partagé par les nobles. D'Elbée, le futur chef de l'Armée catholique et royale est élu membre d'une municipalité. Sapinaud, futur chef de l'armée du Centre, salue avec joie l'aurore brillante de 1789 et Puisaye est membre de l'Assemblée constituante.
Deux autres futurs chefs de l'insurrection, Lescure et Bonchamps, figurent parmi les acquéreurs de biens d'Eglise.
Certes les campagnes ne manifestent pas le même enthousiasme que les villes où se déroulent cérémonies et réjouissances patriotiques. Mais on est sensible à certaines promesses de 1789 ; égalité fiscale, suppression des taxes et privilèges seigneuriaux (dont beaucoup étaient théoriques), disparition de la milice royale. Cette milice ne mobilisait qu'un seul homme pour 149 civils, et le requis allait faire le soldat à proximité, sur la côte : mais elle était haïe, ce qui aide à comprendre la réaction du Vendéen quand il s'agira de l'envoyer aux frontières.

plus d'idées que de progrès

Cependant, la nouvelle administration des paroisses devenues communes , telle qu'elle a été décrétée par la Constituante, ne séduit pas particulièrement les paysans. Le conseil général, le maire et le procureur, élus pour deux ans, ont remplacé les notables traditionnels. Les paysans, majoritaires dans le pays, sont minoritaires parmi les élus. Et ils seront de moins en moins nombreux.
Ainsi à la place des curés et des nobles que l'on connaissait et dont la supériorité était admise, on voit apparaître des bourgeois qui n'ont pas toujours la manière avec leurs administrés. On parle des « maires insolents dont l'orgueil se faisait d'autant plus sentir sur le peuple qu'ils en étaient sortis. »
En outre, la formation des municipalités conduit à des regroupements de paroisses, donc à des suppressions d'églises qui sont vendues, avec leur mobilier, au profit de l'Etat et non de la commune, ce qui irrite les paroisses supprimées. Quant aux biens nationaux ils sont adjugés à une très large majorité de bourgeois.
Ainsi, non seulement les paysans sont rares à avoir trouvé dans la Révolution un moyen d'acquérir de la terre ou d'aggrandir celles qu'ils exploitent déjà ; mais ils héritent parfois de nouveaux propriétaires plus comptables, plus regardants que le clergé ou la noblesse.
En fin de compte, un an après la Révolution, le paysan ne trouvait pas grand-chose de changé dans sa vie quotidienne. Il n'avait pas plus de pain, il ne payait pas moins d'impôts.
Les paysans ne sont pas les seuls à manifester quelque tiédeur à l'égard de la Révolution. Artisans et ouvriers n'y ont toujours pas trouvé les améliorations promises. Or si la future Vendée militaire est surtout une région d'agriculture et d'élevage, elle connaît une petite activité industrielle. Il s'agit surtout de l'industrie textile répartie dans le Poitou, autour de la Châtaigneraie, Pouzauges, les Herbiers, Bressuire, soit quatre mille personnes environ. On y fabrique surtout des étoffes grossières, « droguets; tiretaine », alors qu'à Cholet, dans une multitude d'ateliers répartis autour de la ville, on trouve les fameux mouchoirs, de grande renommée.
Les rapports d'administrateurs locaux disent qu'une « foule d'ouvriers et de tisserands... se trouve à la veille de manquer d'ouvrage et de pain. »
Aucune des mesures politiques ou sociales de la Révolution ne leur ont été profitables.
Ainsi, il est tout un petit peuple à qui la Révolution a apporté plus d'idées que de progrès. Toutefois, bien peu de gens, en Vendée comme ailleurs, songent à la mettre en cause.
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